lundi 16 février 2015

[TEXTE] LES AMOURS PARTAGÉS | du corps à la norme

© Kostis Fokas.
Ça sonne à la porte. Les luxures à la chaîne. Moulures dorées. Et le corps glacé. Le sexe dans un halo. Froid comme la mort, et les censures. Du café au port. J'avais marché. Sur la pointe des pieds. À me briser la semelle. Pauvre pucelle. Puis dans la lumière, et l'Océan qui caressait. Pas bien l'besoin. D'pouvoir normer le toi+moi. L'air musqué. Dans l'obscurité. Et tu disais que j'sentais bon. Puis. Les briques de soie. Qui sont tombées sans émoi. Les cafards dans l'escalier. Sur les plastiques blancs, mon nom gravé à la craie. À effacer. Comme en été. Où tout s'enchaîne. Sans vérités. Puis à ma porte. Le fer et les brouillons. Bouillon d'amour à servir tiède. J'suis tombée raide. BIM. La macabre répétition. Les mots, à la queue leu-leu. Et le vide, comme un pion Roi. BIM. Le foie collé à la rampe. À jouer les vampes. À jouer du masque. Sur scène, les mots sont creux. Il paraît qu'elle meurt pour toi. Tu sais. Enfin qu'elle meurt tout court. Plus que lui, puisqu'il est sourd. Et qu'il tourne, il tourne, il tourne, sans plus jamais s'arrêter. À t'lécher le bout du doigt. Avec amour, sans dérision. À graviter. Abeille et miel. Dans l'bleu du ciel. Puis. Paraît qu'tu étais Reine. La foi collée à la couronne. Avec moi tu es aphone. Je jette du thé sur un mur brûlant. Du corps à la norme. J'y croyais pas. Mais c'est bien là. Les cafards à ma porte. Ça s'enchaîne. Ça sent l'graillon. Les codes comme bijou de corps. Je peste que ça s'arrête. Les codes me grattent la chair. Et elle. Elle danse sans trop bien voir. Qu'son moule est dev'nu cheap. Qu'elle a l'envie qui R.I.P. En un rien d'temps. Et qu'les envies d'no-limit, m'enlèvent l'envie d'braver les normes. J'avais besoin d'nager dans les spectres de lumière blanche. Puis d'caresser ta peau comme dans un mauvais rêve. Où on sait bien qu'tout s'éteindra. Quand vient la nuit. Et la vraie vie. Mais qu'c'est tant pis. Puis les codes. Et les normes. Les extrémités qui grincent. Et la société qui m'gratte. Qui m'gratte. Qui m'gratte. Qui m'gratte la rate.


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