jeudi 30 avril 2015

[ POP-UP ] Y'A DES HOLOGRAMMES PARTOUT

Y'a des hologrammes partout. De toi comme de moi. Des plus sombres que d'autres. Des qu'ont pas l'temps. Des qui crient fort. Puis d'autres qui s'assoient là, au hasard, par habitude ou besoin d'faire les choses à moitié. Besoin d'se remettre, deux s'condes, du temps qui passe et des rides qu'on ramasse. À la pelle. La trentaine à fleur de nez. Des hologrammes partout j'te dis. Par centaine. Le bras enfoui dans la mitaine. Coupé de moitié. Le coeur rassasié, un peu éteint. Des hologrammes qui flirtent avec les métros puant, qui écrasent tes chimères vibrantes, d'intellectuel pré-pubère. Des hologrammes par centaines, sur les rails errant. Certains à ton odeur. D'autres qui t'ressemblent un peu. Tous pas forcément posés dans l'sens de la route. Pas forcément parés face aux fausses routes. Celles qui disent rien. Les routes qui t'conduisent pas bien. Puis qui dévient dans la brousse. Dans la jungle des "j'en sais rien". J'pensais qu't'étais rousse. En fait. J'te voulais p-t être un peu douce. Je crois. Pas forcément à mon image. Mais à celle de c'que j'suis plus. Et j'me d'mande souvent. C'qu'on fait là. À s'poser des questions dans l'tas. À s'poser des "pourquoi ?" tout l'temps. Des "comment ?" de grands enfants. À la volée, lancées là juste pour le geste. Parce qu'il est beau, le geste. Parce qu'il tombe de haut. Brandi comme un couteau neuf. Boucher de circonstance. Bouché parce que trop plein. À s'en foutre plein la panse. En travers de la route. Même de celles qui dévient d'trop. À s'lancer des mots qu'on pense pas trop. Pour le test. L'expérience du plongeon. Le geste, j'te dis. Puis s'mordre les doigts. Parce qu'on a plus la foi. Juste quelques secondes. Où l'monde s'écroule. Pour trois fois rien. Parce que les regrets sont rois. Sur la basse terre des "j'en sais rien". La peur de pas r'trouver. Le cocon sein. L'sentiment, l'arrangement sur mesure, qui a fait BOUM dans l'bas du ventre. Et les estomacs qui s'tordent comme des connards. Les hologrammes à la pelle. Et tes corps qui s'emmêlent. Comme des silences qu'on digère mal. Comme des grands vides qu'on avale sales. Parce qu'on sait rien. Qu'on sait plus faire. Qu'on stagne dans la poussière des rêves qu'on a cru faire. Des sourires qu'on a presque esquissés. Des visages qu'on aurait voulu pouvoir dessiner. Mais on s'souvient plus bien. Parce que la nuit, les trous s'bouchent rudes. Par habitude. La bite dure comme l'enfer. Parfaitement accordée au papier peint qu'tu vois à peine. La chatte étouffée et les hanches qu'on serre. Parfaitement soignée la chorégraphie, la vision claire du moment, comme une apparition un peu glaugue, un truc fort qui fait qu'on s'perd pas vraiment. Qu'on s'récupère sur l'trottoir, au coin d'la rue qu'on connaît mais qu'on oublie. Dans la purée de nos envies maudites. De nos envies à gueule de rites. Baiser six minutes. Le temps d'oublier. Qu'demain chahute, à la porte de la culbute. Qu'demain s'ra gris, l'ivresse partie. On s'vomit les uns sur les autres. Les mains sur la poitrine d'une autre. À s'accrocher au bûcher des saltimbanques. Tour de Pise au soleil. Comme un corps branlant, à l'idée d'pas trop pencher. De pas trop vriller. Sous le feu étourdissant. Et les éclats de sang, sous les poings décharnés des ombres qu'on aime trop. Qu'on aime plus bien. Enfin on sait pas. On sait plus. On fait forcément rien. Y'a des hologrammes partout. Je danse sans musique. Parce que dans ma tête. Le souvenir de vos chants. Et les ombres que l'on ment. Les yeux fermés comme un mauvais amant. À baiser les murs tous bien en rang.

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