vendredi 7 août 2015

[ POP-UP ]

On m'a dit un jour "j'serais incapable de raconter c'que tu racontes dans tes textes". J'ai évidemment demandé pourquoi. On m'a parlé de pudeur, d'intime, de timidité, de choses privées. Je n'sais plus bien c'que j'ai répondu. Mais j'ai du évoquer la force de l'habitude, du besoin aussi, j'ai du prétexter l'envie, et le naturel de tout ça. Le fait que j'me pose sur papier depuis toute petite. Le côté sauvage de l'écriture semi-automatique. Le côté libératoire, exutoire, puis le côté flippant de c'qu'on peut écrire d'un trait, comme ça, sans vraiment trop réfléchir. L'excitation de se faire s'enchaîner des mots qui ne s'aiment pas trop, de se faire s'attacher les unes aux autres des idées contraires. Puis la fascination de son propre inconnu, bien caché, profond, là, bien calé à l'intérieur de son soi, pas toujours joignable, mais parfois admirable. Tellement admirable qu'on se prend à le rappeler souvent. Quand la peur frappe. Que l'intestin se tord. Et que le coeur se serre. Son Inconnu. Qui se pend alors de tout son long sur les murs et aux fenêtres. Dans l'embrasure des portes, à la sonnette. Son Inconnu, l'alarme qui fait fondre l'âme, l'arm[e] qui met d'un coup la larme à nue. Son Inconnu à soi. La plus douce chose au monde. Le joker salvateur. L'érection anti-terreur.
Francesca Woodman.

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