lundi 9 mars 2015

[ MUSIQUE ] RETRO-FUTUR DU SENTIMENT #paris | SOME MINOR NOISE / CHELSEA WOLFE / THE SOFT MOON / VOTIIV / LA FÉLINE |

© Sonya Kydeeva.
Paris, tu raisonnes comme une mauvaise blague. Sur les enceintes presque éteintes des trottoirs qu'on arpente. À nous faire collectionner des histoires un peu vagues. À mettre ton doigt dans la fente. Un peu trop souvent. Un peu trop souvent à nos dépends. Petit chenapan. Les histoires un peu vagues. Juste le temps d'ouvrir et d'fermer l'oeil. De lire à peine, de r'fermer l'écueil. Pas l'temps d'mourir comme un martyre. Plus l'temps d'périr dans un écho. Parce que tout est faux. Dans tes rues qui sentent la pisse. Les amours sans coeur, qui s'enchaînent sans chaleur. Les fronts que tu plisses, à détruire nos candeurs. Puis, les larmes sans peur, que tu coupes au couteau. Pourquoi donc faire face. Le sexe est là, en bon rapace. Pour faire mine de rassembler ce qu'on efface. De réparer tout ce qui casse. Il paraît qu'c'est beau. De s'aimer de quelques mots. Moi j'aime bien ça. Enfin, je sais plus bien. Si j'aime. Si j't'aime plus bien. Trois p'tites minutes pour oublier. Le temps d'une chanson. Le temps à faire passer. Le temps de faire passer, le gris et la sal'té. De ta machine encrassée. De tes coeurs séchés. De tes chimères, de tes étoiles rafistolées. Paris, blasée, blasée.

Paris, tu sonnes faux. Paris, t'as tout faux. Au début. Puis à la fin. La fin, surtout. Quand on se cherche les poux. Quand le matin, tu m'ôtes la faim. De chair, de fraîcheur et de corps amants, de coeur jeunes et d'"encores" vibrants. Les rues se montent à la chaîne, se descendent avec peine. Les bouches s'agrippent légères, se détachent lourdes comme la mort. J'pensais qu't'étais fort, tu vois. J'pensais qu'j'avais tort, tu vois. De t'cracher dans la gueule. Mes barres en fer. Métal à faire plier. Bétail à faire crier. Paris j'ai vu l'futur, et y'avait plus d'place pour nous. Paris on est nus. À t'branler le coeur tremblant. Paris, j'perds le fil. Quand la route défile. Ça va trop vite. Ça va trop fort. On perd le Nord, et toi tu ris, en bon cador. Paris j'vomis.

Paris, tu sonnes faux. À tout couper, coke et point levés, pénis tendus et chattes avalées. Il crie fort, l'enfant du Nord. Il crie fort parce qu'il a tort. Peine perdue, hurle à la mort. Corps pendu, file vers l'aurore. Enfant perdu. Pieds et poings nus. Coeur baisé, sur le sol traînant. Peau et veines arrachées. Il file droit, regard baissé. Titube à peine, rêve de grands espaces. Pas d'histoires salaces. Non, plus d'histoire salaces. Mots et peines arrachées. Petit bout par petit bout. Tu devenais fou. À m'regarder compter les fissures. Petit bout par petit bout. Tirer sur la corde. Compter sans s'arrêter. Tant qu'il y'a encore du mou. Dans la corde à noeuds des fêtards haineux. Puis, ne plus rien compter. Et ne plus compter tout court. Paris, tous les soirs, tu fais feu. Filet de sang sur la chaussée, c'était donné. À chausser nos rêves de poudre à canons. Ainsi fon fon fon. Nos marionnettes en chiffon. Haillon luxure. Au fur et à mesure. À l'intérieur tu meurs encore. En larmes, jamais, tu fonds. Froid comme le givre. Paris t'es rond. Paris t'es con.

Paris, j'vomis dans ma bouche. Parce que j'ai pas appris, à t'gérer sous toutes tes couches. Parce que j'ai pas compris, pourquoi t'étais aussi farouche. Pourquoi tu prenais la mouche. De m'voir me mettre la tête dans l'foin. Partir en courant, après avoir mendié. Me taire comme un enfant, après avoir fauté. Me mettre la tête dans le foin. Toujours trop loin. Mais jamais bien loin. De ce qui pique. De ce qui grince. Mince. Paris, si tu savais. J'avais mes pics, avant. Parfois deux trois "hics", pendant. J'claquais mes centimes, le neuf flambant. Dans les ch'veux des filles. Pour qu'elles sourcillent. Et m'laissent claquer les portes. Un peu trop vite. Toujours trop vite. Jamais bien loin. Des peaux arrachées. Des mots avalés. Mais Paris tu sais. Y'a tout qui s'réveille. Dans les corps défoncés. Y'a tout qui r'vient, un jour, aux esprits animés. Paris, tu sais. Quand la nuit t'emporte. T'as l'no-limit à fleur de fusil. Tu prends l'amour pour rite. Quitte à c'qu'on te quitte. Toujours pour rien. Jamais bien loin. De c'qui abîme. De c'qui décime. Ta tête dans l'rétro. Tu sais Paris, quand tu t'enfonces dans la nuit. T'en fais toujours un peu trop. La rose aux dents. La bouche en sang. 

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